samedi 21 avril 2012

Deux semaines au Japon


Le Japon. Une terre qui paraît si mystérieuse de chez nous, chère et innaccessible, isolée de tout. On entend tous les clichés possibles, beaucoup en raison de l'histoire du pays et de sa fermeture au reste du monde dans le passé, les Japonais passant souvent comme des gens rudes et innacueillants. Et bien je peux vous l'assurer, aujourd'hui, il n'en est rien. Le Japon et sa population sont aussi accueillants que faire se peut, et aussi accessibles que vous le permet votre faculté à voyager dans un pays où l'anglais est très peu parlé et où la signalisation devient incompréhensible dès qu'on sort des coins plus touristiques... et aussi, bien sûr, aussi accessibles que vous le permet votre porte-feuille!

À l'arrivée, Laurie a dû endurer un restant d'intoxication alimentaire pendant un jour ou deux. Eh oui, aucune intoxication sérieuse en Inde, et tout ça pour se ramasser dans une compagnie aérienne chinoise, être promus en première classe sans frais supplémentaires, et s'intoxiquer, dans le cas de Laurie, avec le poisson servi! Un avant goût de la partie Chine de notre voyage? Enfin... Dès les premiers pas dans Kyoto, on a adoré. Peut-être en partie en raison du contraste avec Delhi qu'on venait de quitter, peut-être parce que l'endroit nous ressemble plus, ou peut-être tout simplement parce que c'est vraiment superbe! Quelques contrastes marquant avec l'Inde. Ici, les rues sont propres et les trottoirs sont circulables, difficile même d'y trouver un déchet de taille appréciable. Si on n'y prend pas garde, dans certains coins de la ville, on se croirait chez nous, avec une coche de propreté supplémentaire. Ici, pas de tuk-tuks, pas de harcèlement incessant qui nous poussent à des sautes d'humeur imprévisibles, pas de cacophonies de klaxons, d'odeurs d'urée à tous les coins de rue. Personne ne nous dévisage à outrance, personne ne nous prend en photo sans demander. Les gens roulent à vélo ou en voiture, conduisent dans les lignes en laissant la priorité aux piétons, sont d'une politesse démesurée envers nous et tentent de nous aider du mieux qu'ils le peuvent malgré la barrière de la langue. On se sent définitivement plus près des Japonais même si nos cultures et nos histoires diffèrent beaucoup.

On a pris trois jours pour visiter un peu Kyoto. Si la ville dans quelques quartiers ressemble un peu à certaines villes occidentales, on y discerne rapidement beaucoup de différences. À tous les quelques coins de rues, des machines distributrices offrent des dizaines de breuvages différents, chauds ou froids, tous affichés en étalages. Beaucoup de cafés, mais surtout de thé, des sodas, et bien d'autres trucs dont les écritaux ne nous disent pas grand-chose. À côté de chaque machine, un bac de recyclage pour y jeter les bouteilles vides. Il y a bien sûr les innombrables panneaux posés à la verticale avec des écritaux japonais (dans lesquels beaucoup de caractères chinois sont d'ailleurs utilisés). Des lignes d'autobus, de train ou de métro efficaces. De petits canaux aux parois de pierre circulent un peu partout, avec une eau peu profonde et propre, elle aussi. Et rapidement, on rejoint des coins de la ville où l'architecture adopte des styles plus traditionnels, avec beaucoup de temples et de sanctuaires à visiter un peu partout, sans oublier les cerisiers dont la période de floraison concorde avec notre arrivée au Japon (quel hasard bien planifié!). En entrant dans les différents types de dépanneurs, il y a toujours quelque chose de nouveau à découvrir. Un paquet de friandises inconnues suremballées de contenants aux couleurs contrastantes, bourrés d'écritaux japonais ou encore de personnages dessinés un peu enfantins, absolument quétaines et tout-à-fait japonais. On trouve aussi différentes bouffes prêtes à manger, froide ou chaude. Il y a la plupart du temps une section manga avec quelques numéros disponibles, et même quelques trucs qu'on connaît!

Mais c'est la ville de Kyoto, ses temples, le quartier des geishas, Gion, et les cerisiers en fleurs qui furent les attractions principales de nos quelques jours dans la ville. J'aurais beau me forcer, je ne sais pas si je parviendrais à me lâsser des temples et des sanctuaires japonais. Les sanctuaires proviennent généralement de la religion Shinto, alors que les temples sont plutôt bouddhistes. L'architecture est cependant similaire. Les temples sont généralement entourés d'une muraille et de bosquets de bambous abritant plusieurs bâtiments et un jardin, ce dernier volant parfois la vedette. Les temples sont traditionnellement construits de grandes poutres de bois vernies encadrant des planches peintes en blanc (la différence notable des sanctuaires d'importance est, du moins à nos yeux, la couleur orangée des poutres principales). Les toits, souvent présents en plusieurs paliers, sont recouverts d'épaisses tuiles argentées arrondies comme des demis cylindres, et les arrêtes des toits sont généralement plus prononcées que le reste, pouvant adopter par exemple la forme de créatures mythiques. L'intérieur contient habituellement une seule pièce divisée par du papier de riz peint (les plus vieux étant souvent considérés des trésors nationaux) et par des portes de papier coulissantes, et le sol y est recouvert de matelas tatami faits de végétaux séchés. Mis à part ces quelques éléments, il n'y a presque rien, et l'ambiance y est très sobre et paisible, sauf dans les temples utilisés pour les rituels religieux où il y a quelques représentations de Bouddha et autres objets dont l'utilité nous échappe.

Puis, il y a les jardins. Les plus beaux sont une parfaite harmonie de plantes, de sable blanc, de pierres et d'étangs. Chaque élément est pensé et a sa place, il se trouve exactement là où il doit être pour créer un décor tout-à-fait enchanteur. Quelques pierres sortes de l'eau où nagent quelques poissons, les mousses sont abondantes au sol, les connifères sont aussi nombreux et souvent taillés en plusieurs petites touffes, et parfois, sur une grosse et vieille pierre ou sur un panneau de bois bien simple, quelques écritaux indiquent on ne sait quoi. En marchant un peu dans les sentiers, on débouche souvent sur des portails menant à de petits sanctuaires. Faits simplement de deux pilliers et de deux poutres horizontales au sommet un peu arquées vers le haut, ils marquent la limite entre l'espace normal et le sacré, et souvent, plusieurs s'enfilent l'un après l'autre, quelques vieilles lanternes (ou ce qui y ressemble en tout cas) de pierre bordant également le chemin.

Le quartier de Gion est sans doute une autre perle de la ville. Les bâtiments y sont plutôt bas, en bois vieilli pour la plupart. Plusieurs lanterne rondes de couleur rouge et blanche sont accrochées tout le long des rues et allumées le soir venu. Une des rues longe un cours d'eau près duquel tout un paquet de cerisiers sont allignés et éclairés de lumières blanches pour ajouter à l'effet irréaliste de l'endroit. On a pourchassé ces arbres partout dans la ville (comme vous le constaterez sans doute en voyant les photos), et c'est ici qu'ils étaient au plus beau de leur éclosion, tout en bouquets pouffants blancs et roses pâles et couvrant parfois même le ciel au-dessus de nos têtes. De l'autre côté du cours d'eau sont alignés tout un tas de vieux établissements, des restaurants avec salles privées au deuxième pour les réunions d'affaire animées par une geisha (appelée en fait geiko à Kyoto, ou maiko lorsqu'il s'agit d'une apprentie geisha). Avec un peu de chance, nous en entrevoyons une ou deux par une fenêtre, assises à table à faire de l'esprit avec les hommes en veston cravate. L'une d'elle a même la bonté, à la fin d'un souper, de se montrer à la fenêtre et de saluer la foule (majoritairement des Japonais) qui la mitraille de photos pendant un bon moment. C'est que c'est chose rare d'en voir une, même ici, puisqu'il n'en reste qu'environ mille. Puis on finit notre séjour en profitant du printemps pour assister (à hauts frais) à une danse de geishas donnée à l'occasion de la floraison annuelle des cerisiers, avec comme prélude une petite cérémonie du thé de cinq minutes avec une geiko et une maiko. La danse comme telle était époustouflante, étant à son meilleur lorsque la majorité des geishas étaient sur scène. Shamisens, tambourins, cymbales, chants et flûte (tous joués bien sûr par d'autres geishas) accompagnaient une trentaine de danseuses vêtues de kimonos bleus aux motifs verts, jaunes et rouges. Rien de précipité dans la danse, tout était plutôt dans la subtilité des mouvements. Des légères rotations de poignets et de tête aux marches lentes dans lesquelles elles semblaient flotter, le syncronisme dont faisaient preuve les geishas était pour nous du jamais vu. Puis, tous nos sous dépensés, il était temps de travailler pour compenser et pour avoir osé faire du tourisme au Japon...

Nous voilà donc devenus des wwoofers assidus. Pour ceux qui l'ignorent, WWOOF est une organisme internationel mais dont la gestion revient à chaque pays membre et qui offre l'opportunité de travailler sur des fermes biologiques partout sur la planète en échange d'un lit et de nourriture. Nous travaillons donc six jours par semaine, environ 6 heures par jour en enlevant les pauses, dans la petite communauté rurale d'Hotani. L'endroit comme tel est vraiment superbe, on se croirait par moment dans un animé japonais (dont on ne cherche d'ailleurs pas plus loin d'où ils tirent l'influence de leurs paysages). Nous vivons chez Kamitake-san et sa femme Okami-san, mais nos appartements sont séparés. Ils ont la grande maison, et nous avons une petite place à côté où se trouvent notre douche, notre petite cuisine et notre minuscule salle de télé, le tout environ grand comme une très grande chambre à coucher par chez nous. Dans un autre bâtiment, au deuxième, se trouve notre chambre et celles des autres wwoofers, et au premier, une salle de bain commune. Nos hôtes ne parlant pas l'anglais et nous pas le japonais, nous n'échangeons guère plus qu'un ohayo gosaimas (bon matin plus formule de politesse) le matin et un otsukare sama deshita (bon travail plus formule de politesse) à la fin de la journée. Nous passons donc la majorité du temps avec les autres wwoofers et avec l'employé/gestionnaire principal de la ferme, Oshima-san, lequel parle un anglais très bien pour les besoins de la place. Nous préparons nos propres repas avec les ingrédients disponibles (beaucoup d'oignons, mais aussi beaucoup trop d'oeufs et de chou!) et en découvrant quelques sauces d'ici, et comme il nous faut aussi cuisiner le midi pour les autres employés et volontaires, nous ne devons pas trop sortir de leurs habitudes. Donc beaucoup de soupes de miso, de riz blanc et brun et de thé, en plus de quelques morceaux de viandes ou tofu et de légumes (en plus du chou, on a un peu de carottes et d'épinards et autres trucs quand on est chanceux) mélangés avec une sauce ponzu, une sauce yaki ou un mélange de saké, de mirin (saké vinaigré sucré) et de sauce soja. On lance aussi parfois le tout avec des nouilles soba ou udon pour faire un yakisoba ou yakiudon, en rajoutant mayo et poudre d'algue sur le tout (à faire à la maison!!!). Le soir, Oshima mange aussi avec nous, mais puisqu'il est plus jeune et moins conservateur, on peut s'éloigner un peu de la tradition sans problème. Sachiko-san, une vieille dame extrêmement chaleureuse et qui adore pratiquer son anglais avec nous, nous rend régulièrement visite. Elle est venue nous chercher à la gare de train le premier jour et vient environ deux fois par semaine, une pour des conversations en anglais avec un autre volontaire du dimanche (durant l'une desquelles, en sachant que nous étions allé à New York, elle nous a demandé avec une immense et sincère admiration si nous avions vu la statue de la liberté et son cornet de crème glacé!), et une pour montrer un petit plat de cuisine japonaise campagnarde à Laurie. Un seul soupé avec nos hôtes pour l'instant, un BBQ japonais bien arosé au saké (très bon ici, rien à voir avec le racle-gorge qu'il est chez nous, à moins que j'aie raté les bons...).

Côté travail, c'est toujours bien et les journées passent sans qu'on s'en aperçoive. On saute le matin debout dans la boîte du camion d'Oshima ou d'un autre, et on regarde défiler le paysage en prenant des bonnes bouffées d'air frais. On file sur les rues étroites et labyrinthiques de Hotani, mais l'endroit est si petit qu'on s'y retrouve facilement. On passe souvent près d'un petit lac artificiel bordé de murs de pierre carrées posées obliquement et bordé de cerisiers desquels on a regardé tomber une pluie de pétales au fil des jours. Les maisons sont toutes regroupées en de petits amas serrés entre les rues, souvent perchés au sommet de murs de pierres bordant les routes. Elles sont construites pour la plupart dans un style traditionnel semblable aux temples décrits plus tôt, avec bien sûr moins de fioritures sur les poutres et sur les tuiles des toits. À l'extérieur du petit regroupement d'habitations, on plonge dans les champs en longues terrasses ou encore dans les forêts de bambous, longeant un petit ruisseau et esquivant les branches qui descendent à notre hauteur de temps à autre (on commence à les connaître par cœur). Chaque agriculteur possède un petit lopin ici et là, ce qui fait qu'on se promène beaucoup sur ces petites routes, à notre plus grand plaisir. Les premiers jours, on commençait la journée en nettoyant l'enclos des poulets, mais on s'évite cette tâche depuis près d'une semaine maintenant. Sinon, on pelte du composte ou on y vide les nouveaux arrivages de fumier ou de restants de restaurants décomposés par des cultures bactériennes (on a des leçons à apprendre ici!), on creuse des cannaux de drainage, on arose les jeunes pousses ou on désherbe autour, on plante ou on prépare le sol pour les plantations à venir, on transporte du bois et on détruit du bambou pour la chauffage à coup de masse, et tout ça sous la supervision d'Oshima. Ce dernier est devant un champ comme un peintre devant sa toile. Il réfléchit sans cesse à ses plans, pense en conséquence des projets à venir, cherche toujours à améliorer les choses en creusant un peu par ici, en mettant un peu de terre là, en prenant en compte l'ensoleillement et les pluies, il y a toujours plus à faire. Et s'il peut s'avérer un peu rude dans les champs dans ses mauvaise journées, il n'en est pas moins une excellente personne qui aime parler et plaisanter le soir, et dont la compétence n'a d'égale que son humilité. Et dans tout ça, ce qui est très gratifiant (surtout quand on compare à notre expérience de volontariat en Équateur), c'est que notre aide est réellement appréciée ici, et que la ferme dépend beaucoup du travail des wwoofers et autres volontaires (il n'y a qu'un autre employé mis à part Oshima).

Nous avons pris notre première journée de congé il y a trois jours pour visiter Nara (à 20 minutes d'autobus plus 20 minutes de train d'ici), la capitale ayant précédée à Kyoto (qui a précédée à Tokyo) et où plein d'autres superbes temples, sanctuaires et pagodes se trouvent, entourés de parcs envahis de cerfs qui pourchassent les passants osant grignoter devant eux. Encore quelques vestiges des cerisiers en fleurs, surtout au sol avec des tapis de pétales roses. Et côté bouffe, on a fait comme à Kyoto. Les restaurants étant pour la plupart hors de prix, on s'attrape plutôt un paquet de petites bouffes de rue ou de dépanneur sur le chemin, sans oublier les innombrables breuvages de machines distributrices (ça pousse à la consommation foutre ça partout, je vous le garantie!) Petits pains fourrés, galettes de riz, trucs X moelleux avec saveur de fleur de cerisier, crème glacée au thé vert servie dans un gâteau de riz frit, soupes ramen, sushis à l'anguille, et j'en passe... Et puis hier, une autre sortie, après le travail celle-là, pour notre première expérience d'onsen, les traditionnels bains thermaux du pays où il faut se promener nu comme un ver devant un paquet de Japonais (ou de Japonaises dans le cas de Laurie). On y est allé avec Oshima et deux autres wwoofers, une de Hong Kong et l'autre de Mongolie. Après s'être dévêtu, il faut d'abord se laver en profondeur (avec savon et tout) sur l'une des chaises-douches étalées en quelques rangées. Puis entrer dans l'eau à 40oC et se détendre. Je fais tout ça, sans trop réfléchir au fait que c'est vraiment étrange, je rentre dans l'eau et vois une belle place libre sans trop de gens autour, j'y vais, et commence à me sentir tout étrange. Mes mains s'engourdissent un peu, et je ressens la même chose dans le reste du corps, et la sensation reprend de plus belle. Mais qu'est-ce que cette eau là me fait?! Jusqu'à ce que je réalise progressivement que j'ai peut-être mal choisi ma place, et qu'Oshima arrive avec un sourire en me disant que c'est OK (je devais regarder mes mains un peu étrangement), en pointant ma place et le texte en japonais au-dessus et en mentionnant qu'on y parle de chocs électriques... Ensuite, resto à sushi version pas chère où on s'assoie à une table où sur le côté défilent sans cesse de petites assiettes contenant deux portions de tel ou tel sorte de sushi. On pige ce qu'on veut, on empile les assiettes et on paie au nombre total d'assiettes à la fin. Facile! Et si vous n'aimez pas ce qui défile, suffit d'utiliser l'écran tactile à votre disposition pour commander ce que vous voulez, ce qui devrait arriver dans les 5 minutes devant votre table sur un minuscule train haute vitesse situé sur un rail au-dessus du tapis roulant. Prenez votre commande et renvoyez le train en pesant sur le bouton à cet effet. Ouais, vive les resto familiaux pas cher! Et les sushis! On ne sait pas ce qu'on rate chez nous avant d'avoir essayé la chose ici! Et je vous rappelle que c'est un resto de bas étage à comparé à ce qu'on peut trouver... Des poissons goûteux et frais aux textures parfaites, natures ou mélangés avec oignons blancs et verts, wasabi et/ou mayo, ça change toujours un peu. Et pour les amateurs de trucs plus étranges, peut-être un peu de crabe avec sa chair et son « brun d'entre chaire » (savez de quoi je parle?) entouré d'une algue? Oh, et aussi, le gingembre confit, sachez qu'on ne sait pas faire ça chez nous non plus. Ici il est jaune, doux et savoureux, et qu'en est-il de notre gingembre rose-orange de faux sushi? Le gingembre est jaune, pas rose, et les gens n'aiment pas le colorant aujourd'hui, alors pourquoi devrait-il être rose, de répondre Oshima. Et ai-je parlé du distributeur d'eau chaude automatique directement sur la table pour mettre dans votre thé? Définitivement, on ne s'ennuie pas au Japon. Prenez soin de vous avec vos Harper et vos Charest qui tentent de tout détruire ce que des générations ont bâti pour nuire aux générations à venir. Nous, pour l'instant, on mange du bon sushi, on trempe notre bœuf dans le jaune d'oeuf cru, on se baigne nu dans les onsen, on travaille la terre et on comprend rien de ce que tout le monde nous dit parce qu'on est au Japon et qu'on aime ça! Ici, on est Laurie-san et Louis-san!



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